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Les anciennes technologies peuvent-elles nous rappeler comment utiliser intentionnellement les nouvelles technologies ?

Micah Schweizer, 2022

Cet article sur l'héritage du code morse est une contribution de Micah Schweizer, membre de la communauté Punkt. Micah travaille dans la communication dans la région de Zurich. Auparavant, il était journaliste à la radio publique américaine. Vous pouvez le suivre sur Twitter ici : @MicahSchweizer .

J'ai sans doute atteint mon apogée de nerd à 14 ans. C'était au début des années 90, avant l'avènement des modems commutés, où appeler la station de radio pour demander une chanson était considéré comme à la demande et enregistrer l'émission équivalait à un téléchargement. C'est à cette époque que je me suis intéressé à une forme de communication déjà ancienne : le code Morse. Trente ans plus tard, je garde toujours une clé Morse sur mon bureau, non pas en souvenir de ma jeunesse geek, mais comme une référence dans le monde actuel, saturé de technologie.

Les clés du code Morse faisaient partie de l'ancien système télégraphique. Un opérateur tapait sur la clé pour envoyer des impulsions électriques sur la ligne, et un appareil à l'autre extrémité imprimait des points et des traits sur une bande de papier que l'opérateur récepteur décodait. C'est Samuel Morse, homonyme du code Morse, qui a développé un alphabet de points et de traits à cette fin. Les télégraphistes n'ont pas tardé à comprendre que le claquement de l'appareil récepteur pouvait être déchiffré à l'oreille, et finalement, le clic-clac du télégraphe a évolué vers le bip-bip de la radiotélégraphie sans fil.

Quel est le rapport entre cette anecdote du XIXe siècle et la technologie du XXIe ? Il y a près de 200 ans, le télégraphe a marqué le début de l'ère des smartphones. Pour la première fois, des électrons ont transmis des communications à la vitesse de la lumière, franchissant l'horizon pour atteindre des distances indéterminées. Cela a dû ressembler à un véritable miracle. (Le premier message de Samuel Morse ? QU'A FAIT DIEU.) Aujourd'hui, nous le tenons pour acquis.

Je ne sais plus quand la dernière fois qu'une émission de fin de soirée a organisé un test de vitesse opposant une technologie ancienne à une technologie nouvelle, la clé d'un opérateur chevronné aux pouces d'un adolescent en train d'envoyer des SMS, c'est passer à côté de l'essentiel. Ce n'est pas le support qui compte, mais le message. Et pas pour lui-même non plus : le message doit être destiné à quelqu'un. Une fois que les opérateurs ont abandonné la bande papier, s'il n'y avait personne à l'autre bout du fil pour entendre le message entrant, celui-ci n'existait plus.

C'est pourquoi je garde une clé Morse sur mon bureau. Parmi nos innombrables moyens de communication (terme dérivé du son du code Morse, soit dit en passant), cette simple clé résume l'acte en ceci : une personne envoie un message, une autre le reçoit. Et à chaque fois, un miracle est possible.